Madeleine 2012 Sud-Ouest.fr

Le marathon fou de l’orchestre Michel Cloup, au centre de son orchestre et des arènes du Plumaçon. (photo Nicolas le lièvre)

Être musicien de l’Orchestre montois durant la Madeleine, c’est un peu une course de fond avec un sprint à la fin. En plus des trois prestations minimum quotidiennes, les musiciens vont pour la première fois, depuis près de trente ans, accompagner en musique le feu d’artifice de dimanche.

Plantés près de la porte G des arènes, une dizaine de membres de l’Orchestre montois se retrouvent à la bodega. Tee-shirt blanc et foulard bleu « Mont-de-Marsan » autour du cou, ils goûtent à la fraîcheur de cette première soirée, après avoir joué « sous le cagnard durant la procession ».

Le chef d’orchestre, Michel Cloup, vient de partir. « Il était encore là quand mon verre était plein ! » plaisante l’un. Qu’à cela ne tienne, les musiciens sont aussi loquaces.

« Pour accompagner ! »

Fondé en 1950, l’Orchestre montois répond régulièrement aux sollicitations de la mairie, mais pas seulement. La troupe a déjà participé à quatre ferias à Béziers et cultive un répertoire qui va de la musique taurine à la variété française.

À quoi ça ressemble un orchestre taurin ? Pascal Larrazet, chargé de la communication, s’enquiert de répondre. « On y trouve des bois, des cuivres, des percussions, mais pas de cordes. » En tout, ce sont quelque soixante musiciens qui assurent le spectacle chaque jour.

Assurer le spectacle ? Surtout pas malheureux ! « Nous, nous sommes là pour accompagner. Le spectacle, ce sont les toreros qui le font », corrige le coprésident de l’orchestre, Gilles Derosi.

L’accompagnement se fait à l’appréciation du chef d’orchestre et selon ce qui se passe dans le ruedo : morceaux fluides pour le style classique de Ponce, coups de trompes plus énergiques pour les cabrioles de Padilla.

Solo trompette

Parmi la bande de gais lurons se trouve Sébastien Giordano, trompettiste solo de l’orchestre. Ancien musicien de l’armée de terre à Versailles et professeur de musique par ailleurs, c’est un aficionado qui joue comme s’il toréait. Et c’est encore ses collègues qui en parlent le mieux : « C’est quelqu’un qui connaît parfaitement la tauromachie. Il s’en sortira mieux qu’un musicien qui est meilleur techniquement mais qui ne connaît rien au spectacle », argumente Pascal Larrazet. Il n’y aura plus de mise à mort à accompagner ce soir aux arènes, si ce n’est celle de quelques fûts de bière… Et l’orchestre fera sa part de la besogne.

Par Pierre Pauma / Sud Ouest


Article dans Suerte du samedi 21 juillet

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